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22 déc. 2009

Lou cacho-fio


Lou cacho-fiò :

Carte postale. Collection personnelle
Salle Calendale, Museon Arlaten

Fau que lou Cacho-Fiò siegue un aubre fruchau (amelié, óulivié...) 
mai jamai uno figuiero car lou bos de figuiero brulo pas bèn 
e se lou Cacho-Fiò brulo pas bèn es uno marrido marco pèr tout l’an. 


Fau que l’aubre siegue mort de mort naturalo : 
derraba pèr lou vènt, brula pèr la fre, lou gèu...
L’aubre fruchau es simbèu de la famiho : 
l’aubre a de fru/ li parent an d’enfant. 
Lou plus vièi d’un bout, lou cago-nis de l’autre tènon lou Cacho-Fiò : 
es lou simbèu de la countinuèta de la famiho, 
de la passacioun dóu poudé, di couneissènço, di tradicioun. 


Tóuti fan tres cop lou tour de la cousino o de l’oustau se fai bèu tèms. 
Ansin l’oustau es envirouna d’uno meno de ciéucle de prouteicioun. 
Arriba davans la paiasso dóu fiò, lou grand escampo sus lou Cacho-Fiò tres gisclado de vin cue en disènt la fraso sacramentalo.






"Alègre! Alègre! 
Mi bèus enfant, Diéu nous alègre! 
Emé Calèndo tout bèn vèn... 
Diéu nous fague la gràci de vèire l'an que vèn,
 e se noun sian pas mai, que noun fuguen pas mens!’’


Carte postale. Collection personnell
Salle calendale , Museon Arlaten

L'espressioun cacho-fiò ou cacho-fue vóu dire  literalamen ''cacha lou fiò '' es à dire : "écraser " lou fiò bord que se déu cacha li braso avans que de pausa la grosso esclapo que déu dura  quàuqui jour, 
car devié èstre lou meme Cacho-fiò enjusquo jour di Rèi. 
Alor chasque vèspre lou metien un pau dins la chaminèio pièi lou levavon. 
Li braso aparavon dóu tron e de l’encèndi. 
Se trobo  qu’aquesto tradicioun seculàri sarié la representacioun simboulico de la transicioun entre l'an que s'acabo e lou qu’arribo ; 
entre lou passat (lou rèire) et l'endevenidou (lou cago nis). 
Aquesto  vièio coustumo es estado represo pèr li pastissié que n’en fan d’esclapo de Nouvè (bûche de Noël)


Dins Mirèio, Mistral fai dire :.
..Alègre!
Crido lou vièi, alègre, alègre!
Que Noste Segne nous alègre!
S’un autre an sian pas mai, moun Diéu, fuguen pas mens!
O fiò, dis, fiò sacra, fai qu’aguen de bèu tèms!
E que ma fedo bèn agnelle,
E que ma trueio bèn poucelle,
E que ma vaco bèn vedelle,
Que mi chato e mi noro enfanton tóuti bèn!






Il faut que le Cacho-fiò soit un arbre fruitier (amandier, olivier …) mais jamais un figuier car le bois se consume très mal et si le cacho-fiò ne brûle pas bien c’est mauvais signe pour toute l’année. Il faut que l’arbre soit mort de mort naturelle : déraciné par le vent, brûlé par le froid, le gel …
L’arbre fruitier est le symbole de la famille : l’arbre a des fruits : les parents ont des enfants.
Le plus vieux d’un côté, le plus jeune de l’autre, ils tiennent la bûche du cacho-fiò : c’est le symbole de la continuité de la famille, de la passation du pouvoir, des connaissances, des traditions.
Ils font 3 fois le tour de la cuisine ou de la maison s’il fait beau temps. Ainsi la maison est dans un cercle de protection. Arrivés devant l’âtre, le grand-père arrose de 3 giclée de vin cuit le cacho-fiò en disant la phrase sacramentale :
Joie ! Joie !
Mes beaux enfants ! Dieu nous donne la joie !
Avec la chaleur qui revient…
Dieu nous donne la grâce de voir l’an qui vient,
Et si nous ne sommes pas plus, que nous ne soyons pas moins !
L’expression cacho-fiò veut dire littéralement « écraser le feu » car on doit écraser les braises avant de poser l'énorme bûche qui doit durer plusieurs jours. car ce devait être la même bûche jusqu’aux rois. 
Alors tous les soirs on la mettait un peu dans la cheminée puis on la levait. Les braises protégeaient du tonnerre et de l’incendie.
 Il se trouve que cette tradition séculaire serait la représentation symbolique de la transition entre l’an qui s’achève et celui qui arrive ; entre le passé (l’aïeul) et l’avenir (le dernier-né).
Cette vieille coutume a été reprise par les pâtissiers qui en font des bûches pâtissières pour Noël.




Dans Mirèio, Mistral fait dire:
Joie !
crie le vieux Joie! Joie !
Que notre Dieu nous donne la joie!
Si l'an qui vient nous ne sommes pas plus, mon Dieu que nous ne soyons pas moins.

O feu, dit-il, feu sacré, fai que nous ayons de beaux temps/ moment!
Que ma brebis agnelle bien,
Que ma truie mette  bien bas,
Que ma vache mette bien bas,
Que mes filles et belles-filles enfantent toutes bien.

1 commentaire:

  1. C'est tout un cérémonial qui se perd avec le temps hélas, il ne restera bientôt plus que les anciennes cartes postales et les livres pour nous rappeler ce rituel.
    Pour les histoires Chicoulon si tu savais, j'ai énormément d'idées mais pas assez de temps pour les concrétiser.
    Bon et joyeux noël à toi également
    Gros bisous

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