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20 juin 2008

La page d'Elia (suite)

Il y a quelques jours,
je vous racontais l'histoire de cette carte postale.

Voici la suite.

Sus aquesto carto poustalo,
i'a tambèn un moussu em'un capèu mòu e uno cano:
èro Moussu Pons.
Se tèn davans soun magasin de grano.
Un entre-paus que perduro encaro.



Lou couneissièu bèn bord que restavo procho.
E quouro ère pichouneto, à 5 an,
la souleto croumpo que ma maire me leissié faire,
èro d'ana croumpa 2 iòu bèn fres.
Car èro toujours ma sorre qu'anavo i coumessioun.

Alor, ma maire me mandavo encò de Moussu Pons.
Me disié tambèn:

"-Vaqui Elia! Te douno de s
òu. Croumpo dous iòu bèn fres.
Vous li farai couire à la coco, mai ....
Mèfi! Tèn bèn la mounedo e la semeno pas!"



Coume ère pichouneto,
me regardavo m'aliuncha emé la pòu de sabe pas de que.
Darrié l'entre-paus de Moussu Pons, dins la cours, i'avié un galinié.


Me vese encaro intra dins lou magasin.
E pièi aquelo damo que m'aculissié.
Avié un fichu i franjo blanco, coume à la pountannado
e uno blodo negro.


Pausave la mounedo su lou coumtadou e demandave dous iòu fres.
Alor, pèr me faire gau,
la damo sourtissié e autant lèu revenié emé dous bèllis iòu .
Li pleguè pas dins de papié journau
pèr qu’ague lou plesi de li senti dins mi man.


« - Ah ! Noun ! m’esclamère un jour.
Ma maire me diguè de croumpa dous iòu bèn fres !
Pas caud ! »



Aquèu jour,
la damo assajè de me dire que lis iòu èron
fres bord que sourtavon tout bèu just dóu cuou de la galino
e qu’èron caud coume elo.

Mai, falié ma maire pèr me lou re-dire e faire fisanço



Sur cette carte postale,
il y a aussi un monsieur avec un chapeau mou et une canne:
C'est Monsieur Pons.
Il se tient devant son magasin de graine.
Un entrepôt qui existe encore de nos jours.

Je le connaissais bien, parce que j'habitais juste un peu plus loin.
Et lorsque j'étais petite fille, vers 5 ans,
la seule commission que ma maman me laissait faire,
c'était d'aller acheter deux oeufs frais.
Car c'était toujours ma sœur aînée qui avait le droit d'aller faire des courses.

Alors ma maman m'envoyait chez monsieur Pons
et elle me disait:

" - Voici, Elia ! Je te donne les sous. Va acheter deux oeufs frais.
Je vous les ferais cuire à la coque. Mais ...
Attention! Tiens bien ton argent ! Et ne le perd pas!"


Comme j'étais petite, elle me regardait m'éloigner de peur de je ne sais quoi.
Derrière l'entrepôt de Monsieur Pons, dans la cour, se trouvait un poulailler.

Je me revois encore entrant dans le magasin.
Et puis cette dame qui m'accueillait.
Elle avait un fichu à franges blanches, comme avant et une blouse noire.

Je posais mes sous sur le comptoir
et je demandais deux oeufs frais.
Alors, pour me faire plaisir,
la dame sortait et revenait aussitôt avec deux beaux oeufs,
qu'elle ne pliait pas dans du journal,
pour que j'aie le plaisir de les toucher!

" Ah ! Non! M’écriais-je un jour.
Ma maman m'a dit d'acheter deux oeufs frais ! Pas Chaud !"

Ce jour-là, la dame m'a bien expliqué que les oeufs étaient frais
parce qu'il venait tout juste d'être pondu
et qu'ils étaient chauds comme le corps d'une poule.

Mais il a fallu que ma maman me re-explique
pour que je comprenne et que je fasse confiance !








1 commentaire:

  1. Je ne peut que répéter ce que j'ai dit à propos de l'autre carte et voilà M. Pons immortalisé à jamais. Je l'ai également trouvé attendrissante cette petite histoire et si bien raconté.
    J'ai adoré.
    Bises
    Santounette

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